Le 4 août 2002, Diane Dumais et son conjoint quittent Laval en vélo avec comme destination finale la ville de Québec. Ils n’arriveront jamais à destination. Dans une côte du parc national du Mont-Orford, Mme Dumais freine brusquement, son vélo culbute et deux sacoches remplies de matériel de camping percutent sa tête. Le choc est grand et Mme Dumais sombre immédiatement dans un coma. C’est en ambulance qu’elle quitte Orford en direction de l’Hôpital de Magog. Le diagnostic tombe, Mme Dumais a subi un violent traumatisme crânien.
En raison de la gravité de l’état de Mme Dumais, elle est transférée aux soins intensifs de l’Hôpital Fleurimont, à Sherbrooke, où elle subira une opération au cerveau, car son accident a causé une hémorragie au niveau de l’hypothalamus. Après cette intervention, le réveil de Mme Dumais est brutal. Le côté droit de son corps est paralysé. Une condition physique difficile pour une femme auparavant active et très sociable. « Avant mon accident, je carburais aux défis. Je travaillais comme serveuse 45 heures par semaine, je pratiquais la course à pied, prenais trois cours de danse aérobique hebdomadairement et parcourais chaque été entre 4000 et 5000 km en vélo. Être immobile était donc difficile », raconte la femme de 57 ans.
Grâce au partenariat entre l’Hôpital Fleurimont et l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal, Mme Dumais est transférée rapidement à l’établissement hospitalier montréalais, qui est reconnu pour son expertise médicale pointue en traumatologie et qui accueille annuellement entre 3000 à 3500 polytraumatisés.
Tout réapprendre
À son arrivée à l’Hôpital du Sacré-Cœur, Mme Dumais n’est plus dans un état comateux, mais est mal en point. Le plus grand défi de sa vie l’attend à l’Unité de traumatologie où elle devra tout réapprendre. À manger, à parler, à marcher. À vivre. Malgré l’immensité du défi, Mme Dumais décide de ne pas se laisser abattre et peut compter sur le professionnalisme, l’empathie et le soutien moral des équipes de soins en physiothérapie, en ergothérapie et en orthophonie. Mme Dumais n’a d'ailleurs que de bons mots pour les médecins et les professionnels rencontrés à l’Hôpital du Sacré-Cœur. Une employée l’a toutefois marquée plus que les autres. «Je me souviendrai longtemps de Diane, une préposée aux bénéficiaires dévouée. Elle a fait en sorte que mon séjour à l’hôpital soit plus facile par sa bonne humeur et sa gentillesse », confie reconnaissante Mme Dumais.
Le rétablissement de Mme Dumais n’aurait pas pu se faire sans le soutien indéfectible de son conjoint, Claude, qui durant son séjour de 30 jours à l’Hôpital du Sacré-Cœur s’est rendu à l’hôpital deux fois par jour, notamment pour faire manger sa conjointe qui refusait de s’alimenter en son absence, et ce, malgré un emploi à temps plein comme chauffeur d’autobus. Il y croyait dur comme fer que sa conjointe revivrait un jour une vie quasi normale.
Après un passage d’une trentaine de jours à l’Hôpital du Sacré-Cœur, Mme Dumais est transférée à l’Hôpital juif de réadaptation, à Laval, pour y recevoir des soins pendant 8 mois. C’est d’ailleurs à cet hôpital lavallois qu’elle renoue avec une ancienne passion. « Une éducatrice spécialisée m’a inscrite à un atelier de peinture, un loisir que j’avais mis de côté il y a 25 ans. La peinture m’a fait un bien énorme, car ça me relaxe. »
Mme Diane Dumais et son conjoint habitent Bois-des-Filion depuis quatre ans et leur résidence donne sur la rivière des Mille-Îles, une vue inspirante pour les paysages qu’elle peint. Elle aime sa région où elle est entourée d’amis et où elle s’implique socialement notamment auprès de l’Association québécoise des traumatisés crâniens en soutenant moralement d’autres personnes victimes de traumatismes crâniens. Elle donne également des cours de danse aérobique à cette même clientèle. Rien n’arrête cette femme enjouée qui revient de loin. « J’ai toujours voulu une belle vie et je savoure pleinement ma nouvelle vie. » On vous croit Mme Dumais!
Photographie et propos recueillis par Técia Pépin, rédactrice.