Fabienne Ouellet a travaillé 10 ans comme réceptionniste pour un bureau de notaires de la Rive-Sud de Montréal. Elle aimait son travail et ses collègues, mais ignorait que son environnement la rendrait malade. Les moisissures causées par trois inondations successives au bureau et des tapis inchangés depuis 25 ans ont constitué un puissant cocktail d’allergènes qui a déclenché de l’asthme sévère chez Mme Ouellet. « En 2010, quatre mois après la troisième inondation, mon état de santé s’est détérioré rapidement. Au travail, je toussais fortement, ma respiration était sifflante au moindre effort physique et j’avais beaucoup de sécrétion de mucus », se souvient la femme de 57 ans.
L’état de santé de Mme Ouellet était grave au point qu’elle a dû être hospitalisée à l’Hôpital Charles-Lemoyne de Longueuil. Malgré la prise de cortisone et quatre bronchodilatateurs (pompes) qui ne la quittent plus, son état ne s’améliore pas.
À l’époque, ses amis se sentaient impuissants face à sa santé qui se détériorait sous leurs yeux, et sa fille de 19 ans pensait que sa mère souffrait d’un cancer en raison de l’intensité de sa toux. « En fait, ma fille croyait que j’allais mourir », raconte encore émue Mme Ouellet.
Mme Ouellet retournera trois fois à l’Hôpital Charles-Lemoyne, mais en raison de la sévérité de son asthme son médecin traitant la réfère à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, qui est partenaire des hôpitaux régionaux et est reconnu pour son expertise en pneumologie, notamment dans le traitement de l’asthme sévère.
À son arrivée au Service de pneumologie de l’Hôpital du Sacré-Cœur, Mme Ouellet est touchée par l’accueil chaleureux des médecins et de l’équipe soignante qui ont le désir d’améliorer la vie des patients. Elle passera une batterie de tests d’allergies pour diagnostiquer l'asthme professionnel, c'est-à-dire l’asthme causé par un environnement de travail malsain.
Lueur d’espoir
Malgré les bons soins qui lui sont prodigués par le personnel soignant du Service de pneumologie, la santé de Mme Ouellet tarde à prendre du mieux et son asthme handicape sa vie de tous les jours. « À l’époque, je ne pouvais pas demeurer à l’extérieur plus de 10 minutes l’hiver, même avec un foulard sur la bouche, car ma respiration devenait sifflante. »
Le 1er novembre 2012 restera gravé à jamais dans la tête de Mme Ouellet. C’est cette journée quela Dre Catherine Lemière du Centre de recherche de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal lui propose de participer à un protocole de recherche afin de tester un nouveau médicament dans le traitement de l’asthme : le Mepolizumab. « J’étais tellement heureuse de la proposition de Dre Lemière que j’ai éclaté en sanglots dans son bureau. Ma santé était à ce point détériorée que j’avais l’impression de mourir à petit feu. Son offre était une source d’espoir. »
Bien que l'asthme soit un problème de santé chronique des voies respiratoires, le médicament a été un véritable miracle pour Mme Ouellet. « Dès la troisième dose administrée, j’ai senti un changement radical de mon état de santé. Ma qualité de vie s’est améliorée de 98 %! »
Depuis 2 ans, Mme Ouellet visite le Centre de recherche une fois par mois afin de recevoir son injection de médicament. Chaque visite est un réel plaisir. «Les infirmières Simone, Murielle et Maryse sont absolument extraordinaires. J’ai l’impression de revoir des amies lors de mes visites. Je retourne toujours chez moi le moral remonté! »
Aujourd’hui, Mme Ouellet se porte à merveille et a plusieurs projets en tête. Après avoir vécu 15 années à Saint-Hubert, une région qu’elle a adorée, elle chérit le rêve d’acheter une maison dans les Laurentides, près de l’eau. Elle souhaite aussi trouver un nouvel emploi auprès des personnes âgées. Une chose est certaine, l’environnement de son futur travail sera sain!
Photographie et propos recueillis par Técia Pépin, rédactrice.