Depuis bientôt 20 ans, M. Éric Quenneville fait un don mensuel à la Fondation de l’Hôpital du Sacré-Cœur. Homme de tradition, comme il le dit lui-même, la fidélité est pour lui une valeur fondamentale. « J’ai déjà été sollicité par d’autres établissements, mais je préfère donner à celui qui, à deux reprises, a préservé ma qualité de vie », affirme le technicien dentaire de 58 ans.
Sa première expérience au centre hospitalier remonte à sa jeune vingtaine, alors qu’il est encore aux études. Sportif enthousiaste, il se blesse violemment pendant une partie de baseball. Le diagnostic ? Une rupture des deux ligaments croisés du genou, qui nécessite une intervention chirurgicale rapide. Ainsi, sur les conseils pressants de sa sœur, une physiothérapeute, il se tourne vers l’Hôpital du Sacré-Cœur, pour y recevoir « les meilleurs soins qui soient. »
Le fait que l’établissement soit également un centre universitaire à la fine pointe de la technologie a aussi pesé dans la balance pour le patient. « L’opération s’est très bien déroulée. Je me rappelle qu’un interne y assistait. Par la suite, j’ai fait de la physio à la clinique de l’hôpital, où le personnel soignant m’a aidé à retrouver la force musculaire, l’équilibre et la stabilité », se rappelle-t-il. « J’ai d’importantes cicatrices — car à l’époque l’intervention chirurgicale sous arthroscopie ne se pratiquait pas —, mais ma déchirure est guérie. »
L’histoire ne s’arrête pas là. En 2005, M. Quenneville présente une hernie discale lombaire L4-L5, extrêmement souffrante. « La pression exercée par les disques déplacés sur les racines de mes nerfs était tellement intense et douloureuse que je n’étais plus du tout fonctionnel. Et puis, souligne-t-il, je pouvais devenir incontinent. » Une chirurgie s’impose. Elle s’annonce toutefois lourde, délicate et… risquée. « Les médecins m’ont expliqué qu’elle avait environ 30 % de chances de réussir, 30 % de chances d’échouer et 30 % de chances d’empirer mon cas. » Un coup de dés, en somme.
Résolu à guérir et rassuré par le succès de sa première intervention orthopédique, il décide de passer sous le bistouri. « Je n’avais pas le choix ! Je ne pouvais plus continuer comme ça », tranche celui qui a alors deux enfants en bas âge, qu’il veut pouvoir tenir dans ses bras. « Et puis, ajoute-t-il avec conviction, je me sentais entre bonnes mains avec l’équipe de soins. »
Son courage et son optimisme lui donnent raison. En effet, l’expertise pointue de son chirurgien lui permet de reprendre le travail et ses activités, dont le hockey. Malgré tout, la réadaptation s’avère très longue. « Elle se compte en années, à coup d’efforts, d’étirements et d’exercices pour protéger mon dos. Aujourd’hui, j’estime que j’ai retrouvé 90 % de mes capacités. Je ne peux pas courir ou soulever de grosses charges, mais je mène quand même une vie normale. Je suis très reconnaissant. » Il poursuit d’un même souffle : « je n’avais aucune idée des coûts de l’intervention, mais je me doutais bien qu’ils devaient être extrêmement élevés. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience de la nécessité de devenir donateur. »
À ses yeux, peu importe le montant que l’on donne, l’essentiel c’est de le faire à la hauteur de ses moyens. « Plus on contribuera en grand nombre, plus on permettra à notre milieu de la santé d’aller plus loin et d’assurer d’excellents services. Vous savez, conclut-il avec chaleur, on est capables de réaliser des interventions exceptionnelles au Québec. Pour moi, devenir un donateur mensuel depuis si longtemps à Sacré-Cœur, c’est aussi une façon d’exprimer ma confiance dans notre expertise médicale. »