Benoit Baril a bien failli laisser sa vie sur un banc d’autobus, à 21 ans, à la suite d’un geste de violence gratuit qui a encore de grandes conséquences sur son quotidien, même après plus de 20 ans. Voici sa touchante histoire.
« En novembre 2000, ma vie a changé. Je revenais d’une soirée chez des amis. Après la soirée, j’ai décidé de prendre l’autobus pour retourner chez ma copine. Je me suis fait attaquer. J’ai reçu un coup de machette dans le dos qui m’a transpercé le corps au complet. J’ai eu le foie coupé en deux, le quart du poumon coupé, la vésicule biliaire, le diaphragme et l’estomac atteints, et beaucoup de côtes cassées.
Aussitôt que c’est arrivé, j’ai tout de suite été transporté à l’Hôpital du Sacré-Cœur, où les médecins sont arrivés en vitesse pour me monter tout de suite en salle de traumatologie. Tous les soins qu’on m’a apportés à Sacré-Cœur m’ont sauvé la vie. J’ai tout de même fait trois arrêts cardiaques, là-bas. De plus, j’ai fait beaucoup de physiothérapie avec l’équipe. Je me suis entraîné à fond, parce que j’avais perdu toute ma masse musculaire. On a besoin d’une bonne équipe qui nous encadre bien, si on veut que ça fonctionne. »
Ces propos ont été recueillis au cours d’une entrevue réalisée en 2008, lors du début de la campagne de financement pour la construction du Centre intégré de traumatologie (CIT) qui ouvrira ses portes aux patients d’ici la fin de l’année 2021. Benoit Baril mentionnait être à 100 % fonctionnel. Il avait recommencé à faire du ski alpin et était l’heureux père d’un petit garçon de deux ans, Mikaël. Il a réussi à travailler et a repris le cours de sa vie.
Des années plus tard !
« Ma conjointe, Isabelle, et moi avons attendu sept ans, avant d’avoir un autre enfant, Alexis. On voulait voir comment mon état progresserait. Je suis suivi depuis toutes ces années par le Dr Ronald Gordon Zelt et le Dr Ronald Denis. J’ai eu d’autres opérations, une vingtaine. Je ne les compte plus. J’ai étudié en informatique et j’ai travaillé dans le domaine. Toutefois, mes problèmes de santé ne m’ont pas permis de continuer d’occuper mes fonctions. J’ai des limitations dont je dois tenir compte.
Je suis tout de même heureux d’être toujours en vie, de pouvoir marcher et de voir grandir mes deux enfants en santé », a ajouté Benoit Baril, joint récemment.
Pour lui, l’ouverture du Centre intégré de traumatologie, où il se fera de la recherche et de l’enseignement, lui apporte l’espoir de voir sa qualité de vie et celle d’autres grands traumatisés s’améliorer. C’est grâce à la recherche, à des techniques opératoires provenant des États-Unis et à des essais que Benoit Baril peut encore apprécier de beaux moments de la vie.