La nuit du 30 septembre 2014 était une nuit comme les autres pour Léo Simard. Une nuit bien normale avant qu’il s’évanouisse dans sa salle de bain et que sa tête percute la vanité et frappe le plancher en céramique. L’impact est important et M. Simard, un résidant de Saint-Ambroise, est vite transporté à l’urgence de l’Hôpital de Joliette. Il est inconscient. Son état est grave et l’Hôpital de Joliette, qui craint un traumatisme crânien avec hémorragie cérébrale, décide de transférer M. Simard à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal, reconnu pour ses soins surspécialisés en traumatologie.
À l’Hôpital du Sacré-Cœur, le diagnostic tombe. M. Simard a subi un accident vasculaire cérébral (AVC), c’est-à-dire la rupture d’un vaisseau sanguin qui alimente le cerveau. L’hémorragie n’est pas liée au traumatisme crânien, mais plutôt à la prise d’un médicament anticoagulant prescrit pour traiter son arythmie cardiaque. Le médicament, qui vise à éclaircir le sang, a entrainé un écoulement de sang abondant dans le cerveau à la suite de l'AVC.
Des signes annonçaient sa chute du 30 septembre dernier. Sa vision et sa mémoire lui jouaient parfois des tours et il lui arrivait d’avoir de la difficulté à marcher sur une ligne droite. « Je pensais que tous ces maux étaient reliés à mon âge et parce que je travaillais de longues heures », explique cet agriculteur de l’industrie laitière âgé de 79 ans.
Dès son arrivée à l’Hôpital du Sacré-Cœur, M. Simard reçoit des points de suture à la tête, qui s’est fendue lors de sa chute causant d’importants saignements. Les médecins arrêtent la prise du médicament anticoagulant et le gardent en observation afin de s’assurer que M. Simard n’a pas subi d’importants dommages cérébraux.
M. Simard n’a jamais ressenti de douleur du moment de son évanouissement jusqu’aux interventions médicales à l’Hôpital du Sacré-Cœur, car il était inconscient. Quand M. Simard commence à reprendre conscience, il se sent comme dans un rêve éveillé. Il peut voir et entendre le personnel médical qui s’affaire autour de lui, mais se sent dans un état second paisible. En fait, M. Simard se sent si bien qu’il pense être sur un nuage. Lorsque son médecin l’interpelle pour lui poser des questions afin de tester sa mémoire, il se sent importuné. « Dans ma tête je me disais je suis bien, pourquoi il me dérange avec ses questions? », raconte avec un sourire dans la voix le septuagénaire.
M. Simard passera au total 10 jours à l’Hôpital du Sacré-Cœur où il recevra notamment des soins en ergothérapie et en neurothérapie afin qu’il retrouve rapidement ses capacités neurologiques et physiques. « Je me sentais comme un ordinateur qu’on avait débranché et qu’on devait rebrancher. Avec les spécialistes en ergothérapie et en neurothérapie, je me sentais entre bonnes mains. Après tout, l’Hôpital du Sacré-Cœur est reconnu pour ressusciter les morts! », dit-il en riant.
Grâce à sa prise en charge rapide par l’Hôpital du Sacré-Cœur, M. Simard n’a heureusement aucune séquelle reliée à son AVC. Il a même noté des impacts positifs dans sa vie de tous les jours grâce aux bons soins de l’ergothérapie et de la neurothérapie. « Je m’exprime plus facilement qu’avant, j’hésite moins lorsque je parle. Ma vue s’est aussi améliorée.» Un jour, sa fille lui tend un violon en lui demandant s’il pensait pouvoir rejouer de cet instrument qu’il a toujours affectionné. À sa grande surprise, il jouait beaucoup mieux qu’avant son accident vasculaire cérébral. « Il y a des partitions que j’avais de la difficulté à jouer auparavant et que je peux maintenant jouer sans problèmes. »
M. Simard a vécu toute sa vie à Saint-Ambroise et aime le fait que sa maison (où il a grandi enfant) soit à proximité des montagnes. Il est très présent auprès de son fils et de son petit-fils, qui ont repris la ferme familiale, mais son accident vasculaire cérébral a fait en sorte qu’il prend plus soin de lui. « Je travaille moins qu’avant et je sais maintenant m’arrêter quand la fatigue frappe, ce que je ne faisais pas auparavant. » À 79 ans, vous pouvez vous reposer M. Simard.
Photographie et propos recueillis par Técia Pépin, rédactrice.